Vous avez le droit de vivre des relations sans violence, en ligne et hors ligne.

Voici quelques conseils pour vous aider à utiliser la technologie en toute sécurité, en particulier en matière de cyberviolence dans les fréquentations à l’adolescence. L’élaboration d’un plan de sécurité peut améliorer la sécurité d’une personne qui vit une relation de violence, qui se prépare à y mettre fin ou qui l’a déjà quittée. Cette ressource peut être complétée par la Liste de contrôle pour la planification de sécurité technologique d’HFC.

Quoi qu’on en dise, la violence n’est PAS la faute de la personne qui la subit.

Sécurité en ligne

Nous passons beaucoup de temps en ligne. Pratiquement tout peut aujourd’hui se faire sur Internet, y compris l’accès à l’information, le maintien des contacts et l’obtention d’une aide en cas de besoin. Malheureusement, cette utilisation fréquente (et la manière dont les informations sont collectées chaque fois que nous allons en ligne) signifie que les partenaires violents ont plus de moyens que jamais d’accéder aux informations personnelles et de surveiller les mouvements et les activités.

Rappelez-vous:

  • Les ordinateurs, les tablettes et les téléphones mobiles peuvent être surveillés à l’insu de la personne concernée
  • L’historique des appareils ne peut jamais être complètement effacé, même si l’on navigue en mode «privé» ou «incognito»
  • Un courriel peut être intercepté au même titre qu’un courrier physique
  • Les traceurs GPS peuvent être placés dans les voitures ou dans des objets tels que sacs à main, sacs à dos et téléphones mobiles
  • Une fois que quelque chose est en ligne, la personne n’en a plus le contrôle. Faites attention à ce que vous publiez sur les médias sociaux (y compris dans votre section «info») et n’oubliez pas que les détails personnels tels que les numéros de téléphone, les adresses, les hashtags, les écoles ou employeurs précédents, ainsi que les photos avec des points de repère peuvent permettre de vous contacter plus facilement.
  • Utilisez un cache caméra tel qu’un post-it ou un autocollant pour couvrir la caméra de votre appareil lorsque vous ne l’utilisez pas.

Sécurité sur Internet

  • Gardez toujours à l’esprit qu’un ordinateur, un portable ou une tablette peut être surveillé lors de son utilisation; faites donc attention à ce que vous envoyez ou à ce que vous publiez. Les ordinateurs stockent des informations sur les sites web visités, ce qui signifie que les factures payées, les achats effectués et les courriels envoyés peuvent être consultés.
  • L’utilisation de pratiques de navigation sûres (comme l’utilisation d’un VPN) peut contribuer à empêcher les gens de suivre votre historique. Vous pouvez également accéder à des ordinateurs sécuritaires dans les bibliothèques ou les maisons d’hébergement, mais évitez d’utiliser des ordinateurs et des appareils partagés avec l’auteur lors de recherches sur des sujets tels que les plans de voyage, les options de logement, les questions juridiques ou les plans de sécurité. N’oubliez pas non plus de faire attention à ce que vous envoyez aux autres.
  • Il est essentiel de documenter la violence lorsqu’elle se produit, surtout si elle a lieu au téléphone ou en ligne.
  • Votre partenaire peut admettre avoir eu des comportements violents ou y faire référence dans un message ou une publication en ligne, mais les preuves numériques étant souvent éphémères, il importe de documenter ces comportements le plus rapidement possible. Imprimez les courriels, les SMS ou les captures d’écran qui contiennent des preuves telles que des aveux, des menaces de violence ou des photos que vous n’avez pas consenti à publier, et si possible, enregistrez les messages vocaux sur un appareil en indiquant l’heure et la date.
  • Veillez à conserver tous les documents dans un endroit inaccessible à votre partenaire. Il peut être utile de créer une adresse courriel secrète pour documenter la violence, avec un mot de passe que vous êtes seule à connaitre, ou de tout conserver dans un endroit où l’auteur ne risque pas de les trouver.

Sécurité du courriel

  • Le courriel est l’un des moyens les plus courants de rester en contact avec des personnes de confiance et des membres de la famille. Il y a de fortes chances que la majorité de votre entourage utilise le courriel. Les partenaires violents en ont généralement conscience et exploitent ceci à leur avantage. Ils peuvent avoir accès à votre compte ou envoyer ou supprimer des courriels à votre insu.
  • Si vous craignez pour votre sécurité, envisagez d’ouvrir un nouveau compte courriel dont votre partenaire ignore l’existence sur un ordinateur sécuritaire et utilisez cette messagerie pour planifier votre sécurité (notamment pour documenter la violence) et les communications sensibles. Garder les comptes surveillés actifs avec des communications sans réelle importance pour éviter les doutes. Les services de courriel crypté peuvent également offrir un niveau de sécurité additionnel.

Par ailleurs, le fait d’établir plusieurs méthodes de communication différentes (courriel, SMS, message instantané) peut aider les personnes de confiance à savoir qu’elles peuvent vous joindre ailleurs si votre courriel est surveillé.

Sécurité des téléphones mobiles

La plupart de nos interactions en ligne se font à partir de nos téléphones. Comme les ordinateurs, les téléphones peuvent être surveillés à distance afin de fournir des informations instantanées sur les allées et venues, vos habitudes ou vos activités, y compris l’accès aux journaux d’appels et à l’historique des SMS.

Si vous craignez que votre partenaire violent ne surveille votre téléphone, vous pouvez utiliser un téléphone prépayé que vous garderez en lieu sûr pour un usage privé. Le téléphone doit être doté d’un mot de passe (régulièrement mis à jour) et vous pouvez le confier à des spécialistes pour vérifier s’il n’y a pas de logiciels espions.

Vous pouvez également utiliser un post-it ou un autocollant pour couvrir votre appareil photo lorsque vous ne l’utilisez pas.

Rappelez-vous: Les SMS peuvent être utilisés comme un moyen d’exercer pouvoir et contrôle dans une relation. 

Si votre partenaire vous envoie trop de messages, cela peut être non seulement irritant, mais aussi malsain. Un contact permanent peut signaler un comportement contrôlant, et vous devriez envisager de demander à votre partenaire de vous laisser respirer un peu si cela vous affecte. L’utilisation de SMS pour contrôler où vous vous trouvez, avec qui, ou ce que vous faites est un signe d’abus. 

Si votre partenaire demande ou envoie des contenus sexuels non désirés («sexting»), ou s’il utilise de telles images pour faire du chantage, vous faites affaire à de la violence. Vous avez le droit de faire vos propres choix concernant votre sexualité et vous méritez de vous sentir en sécurité et respectée dans votre relation. Les sextos peuvent avoir des conséquences juridiques: toute photo ou vidéo de nu d’une personne âgée de moins de 18 ans peut être considérée comme de la pornographie juvénile. 

Si vous utilisez votre téléphone pour documenter la violence, veillez à effacer les preuves de l’appareil lui-même. Conservez-les en ligne sur un compte distinct et protégé ou sous forme imprimée, cachée dans un endroit secret. 

Rappelez-vous: Bien qu’ils présentent leurs propres risques pour la sécurité, les téléphones mobiles peuvent être des ressources précieuses pour trouver de l’aide. 

Sécurité sur les médias sociaux

L’utilisation des médias sociaux peut être amusante, valorisante et un excellent moyen de rester en contact avec les autres, mais les publications ne sont jamais vraiment privées, même si les paramètres de confidentialité sont très stricts.

Une fois que quelque chose est en ligne, on en perd le contrôle. Faites attention à ce que vous publiez sur les médias sociaux (y compris dans la section «info») et rappelez-vous que les détails personnels tels que les numéros de téléphone, adresses, hashtags, écoles ou employeurs précédents, et les photos avec des points de repère peuvent permettre à quelqu’un de vous joindre plus facilement.

Si quelqu’un vous harcèle sur les médias sociaux, ne répondez pas et documentez plutôt tous les messages, publications ou commentaires de harcèlement. Signalez les messages au besoin.

Fixez des frontières et des limites pour les médias sociaux avec votre partenaire et votre entourage.

Demandez à vos proches de ne pas publier d’informations personnelles ou de confirmer votre présence à des événements sans vous consulter, et vérifiez auprès des autres avant de publier toute information les concernant, y compris des photos.

Si vous souhaitez partager au sujet d’un événement ponctuel que vous voulez vraiment célébrer, attendez la fin de l’événement pour le faire afin que ces informations ne puissent pas être utilisées pour nuire. Si vous n’êtes pas certaine de pouvoir publier quelque chose, optez pour la prudence et abstenez-vous.

Si nécessaire, désactivez vos comptes ou procédez à une «super-déconnexion» en désactivant vos comptes à chaque déconnexion et en les réactivant lorsque vous vous reconnectez. Bien que cela puisse sembler extrême, éviter complètement les médias sociaux peut parfois être la meilleure solution pour mettre fin aux abus.

Ajustez vos paramètres de confidentialité pour minimiser les informations que l’on peut voir sur votre page. Les paramètres de confidentialité sur des sites comme Facebook permettent de contrôler la manière dont ses informations sont partagées et qui y a accès.

La période de rupture est l’étape la plus dangereuse d’une relation. Vous ne méritez jamais d’être maltraitée, que ce soit en ligne ou hors ligne. Vous n’avez pas à renoncer à vos appareils ou à votre présence en ligne si vous êtes victime de cyberviolence dans les fréquentations. Il est possible d’utiliser la technologie en toute sécurité.

La cyberviolence dans les fréquentations fait partie d’un continuum de violence qui peut se produire à la fois en ligne et en personne. Si vous ou une personne de votre entourage êtes victime de cyberviolence dans les fréquentations, vous n’êtes pas seule. Encouragez-les à discuter avec un adulte de confiance, à contacter Jeunesse, J’écoute pour créer un plan de sécurité. Vous pouvez consulter hebergementfemmes.ca pour trouver une maison d’hébergement près de chez vous afin de discuter de vos options et de créer un plan de sécurité. Vous n’avez pas besoin de résider dans une maison d’hébergement pour accéder à un soutien et à des services gratuits et confidentiels.

Adapté avec la permission de Loveisrespect de la National Domestic Violence Hotline, États-Unis.

Contrôle de sécurité!

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