Le nombre de personnes qui regardent des vidéos sur YouTube, TikTok, Facebook et autres plateformes n’a jamais été aussi élevé. Si ces plateformes peuvent ouvrir des portes vers de nouvelles informations et ressources, les survivantes de violence doivent être conscientes des risques liés à la diffusion de vidéos dans ces espaces. 

Voici quelques éléments à prendre en compte lorsque vous visionnez ou partagez des vidéos.

1. Supprimer l’historique de navigation

Les navigateurs web des ordinateurs et des appareils mobiles enregistrent souvent des informations sur les sites que vous avez visités et les vidéos que vous avez regardées. Si vous pensez que vos appareils sont surveillés, envisagez de supprimer votre historique de navigation, car il peut révéler les sites visités et le contenu visionné. Supprimez périodiquement l’historique, les cookies, les fichiers temporaires, les formulaires enregistrés et les mots de passe de votre navigateur si vous pouvez le faire en toute sécurité.

2. Utilisez la navigation privée, en toute sécurité

Si vous souhaitez que l’on ne sache pas quelles vidéos vous avez regardées, vous pouvez utiliser les fonctions incognito/privé. Une fois fermées, les fenêtres privées empêchent l’enregistrement de l’historique et des cookies. Cela signifie également que tous les comptes auxquels vous êtes connectée dans la fenêtre normale du navigateur n’apparaitront pas dans la fenêtre privée.

Les options de navigation privée peuvent limiter les données suivies et stockées. Sachez que les sites que vous visitez peuvent demeurer visibles si vous ne fermez pas la fenêtre une fois la visite terminée. Consultez nos conseils sur la confidentialité de la navigation sur Internet pour en savoir plus. Consultez nos conseils de sécurité et de confidentialité en ligne pour plus d’informations.

Vous pouvez également utiliser des navigateurs et des moteurs de recherche conçus dans le respect de la confidentialité. Parmi les navigateurs qui ne suivent pas vos activités et empêchent les tiers de le faire, citons Firefox, Epic, Tor et Brave. Les moteurs de recherche respectueux de la vie privée comprennent Startpage, DuckDuck et Swisscows. Vous devrez peut-être installer un de ces navigateurs sur votre appareil.

3. Se déconnecter des comptes

Certaines plateformes de diffusion vidéo (par exemple YouTube) vous offrent la possibilité de créer un compte. Ces sites stockent souvent des données sur les vidéos que vous avez consultées et sur vos recherches à partir du moment où vous créez un compte. Cet historique sert entre autres à vous faire des suggestions sur mesure. Si vous souhaitez conserver ces informations privées, ou qu’une autre personne utilisant votre compte ne reçoive pas vos suggestions, ce qui révèlerait vos habitudes, visionnez les vidéos sans vous connecter à votre compte. De même, ces comptes (YouTube, TikTok, etc.) peuvent être liés à d’autres comptes sur votre téléphone, comme votre compte Google ou iTunes. Ces comptes peuvent partager ou sauvegarder des informations sensibles provenant des plateformes vidéo.

4. Attention aux commentaires

Souvent, les services de partage de vidéos tels que TikTok, YouTube ou Vimeo permettent de publier des commentaires sous les vidéos. Si vous publiez un commentaire, les spectateurs peuvent voir ou accéder à votre identifiant et à votre profil. Si cela vous préoccupe, choisissez avec prudence les vidéos que vous commentez. Si les commentaires sont souvent source d’inspiration, ils servent parfois à troller, attaquer et harceler. Soyez prudente lorsque vous publiez des commentaires et renseignez-vous sur les politiques et les mécanismes de signalement du site.

5. Envisagez d’utiliser un appareil plus sécuritaire

Si vous pensez que l’on surveille votre ordinateur ou tout appareil mobile, essayez d’utiliser un autre appareil auquel l’auteur de violence n’a pas pu accéder physiquement ou à distance dans le passé et auquel il n’a pas accès (comme un ordinateur à la bibliothèque ou le téléphone d’un·e ami·e). Idéalement, cela permet de visionner une vidéo sans être surveillée par l’auteur.

6. Vérifiez les paramètres de confidentialité et de compte

Chaque plateforme dispose de paramètres de compte et de confidentialité qui offrent la possibilité de verrouiller les comptes du public, de limiter les types de vidéos diffusées et de renforcer la sécurité du mot de passe ou du compte. Certaines plateformes offrent de nombreuses options pour sécuriser et garantir l’engagement des paramètres de confidentialité, tandis que d’autres offrent des possibilités plus limitées. Vérifiez vos paramètres de confidentialité sous les informations de votre compte pour déterminer ceux qui vous conviennent le mieux. Lorsque vous utilisez YouTube, Vimeo ou tout autre site de partage de vidéos, assurez-vous que vos paramètres reflètent le niveau de sécurité désiré, et revenez-y fréquemment. Si vous ne savez pas comment les trouver, utilisez un moteur de recherche pour modifier les paramètres de compte, de confidentialité ou de sécurité sur la plateforme de votre choix.

7. Faites confiance à votre instinct.

Les auteurs de violence sont souvent très déterminés à maintenir leur contrôle sur les femmes et la technologie est l’un des nombreux outils qu’ils utilisent pour y parvenir. Si quelqu’un semble en savoir trop sur vous, il se peut que des informations aient été obtenues par le biais de diverses sources, comme la surveillance de vos appareils, l’accès à vos comptes en ligne, la géolocalisation, ou en récoltant des renseignements vous concernant sur Internet.

La violence fondée sur le genre facilitée par la technologie (VFGFT) fait partie d’un continuum de violence qui peut se produire à la fois en ligne et en personne. Si vous ou l’une de vos connaissances faites face à la VFGFT, vous n’êtes pas seule. Vous pouvez consulter hebergementfemmes.ca pour trouver une maison d’hébergement près de chez vous afin de discuter de vos options et de créer un plan de sécurité. Vous n’avez pas besoin de résider dans une maison d’hébergement pour accéder à un soutien et à des services gratuits et confidentiels.

Adapté pour le Canada avec la permission du Safety Net Project de NNEDV, d’après leur ressource Tips for Using Video Sharing and Hosting Sites.