De nombreuses applis pour appareils mobiles tentent de répondre aux problèmes de violence conjugale, d’agression sexuelle et de harcèlement. Certaines offrent des informations générales pour sensibiliser le public, d’autres fournissent des outils de dépistage pour détecter la violence et les abus tout en proposant des ressources. D’autres peuvent servir d’outils de sécurité personnelle pour signaler le danger et demander de l’aide.

Vos applis vous offrent un accès hors pair à des informations, des ressources et des soutiens. Considérez les risques pour la sécurité et la confidentialité dans la façon dont vous utilisez vos appareils et protégez les informations qui s’y trouvent. Voici une liste de questions et de considérations à prendre en compte lorsque vous envisagez d’utiliser une appli de sécurité.

Est-ce que l’auteur de violence a un accès physique à votre téléphone?

  • Si vous vivez avec l’auteur de violence ou si vous partagez un espace physique avec cette personne, elle pourrait accéder à votre appareil pour vous surveiller. Envisagez d’utiliser un code d’accès pour empêcher que cela se produise. Si cela ne suffit pas pour vous rassurer, procurez-vous une appli qui permet de créer un mot de passe afin d’en limiter l’accès. Si quelqu’un vous oblige régulièrement à lui donner accès au téléphone, servez-vous d’un appareil alternatif, comme un ordinateur au travail ou à la bibliothèque.
  • Vous pouvez supprimer ou désinstaller l’appli après chaque utilisation. Il convient de noter qu’il y a une différence entre supprimer une appli de l’écran d’accueil et la supprimer / désinstaller. La suppression de l’écran d’accueil ne la supprime pas de l’appareil. L’appli est toujours disponible dans votre bibliothèque. La suppression ou la désinstallation la supprimera complètement et effacera toutes ses données.
  • Avec le bon stalkerware, il est possible de surveiller l’activité d’un appareil sans avoir besoin d’y accéder en permanence. Les logiciels espions pour appareil mobile sont souvent installés en accédant physiquement à votre appareil ou en disposant de votre identifiant et de votre mot de passe. Une fois installés, la personne peut surveiller toutes vos activités à distance via son propre appareil. Si vous pensez que c’est le cas, servez-vous d’un appareil plus sécuritaire auquel l’auteur n’a jamais eu accès pour rechercher des ressources et des informations.

Pensez-vous que l’auteur surveille vos activités téléphoniques, même sans accès physique au téléphone?

L’appli fait-elle ce qu’elle est censée faire?

  • Il est essentiel de tester une appli avant de s’y fier, surtout une appli de sécurité personnelle qui partage vos informations de localisation avec des personnes de confiance ou la police en cas d’urgence. Lorsque le National Network to End Domestic Violence aux États-Unis a testé un grand nombre de ces applis, plusieurs d’entre elles n’ont pas envoyé les bonnes informations de localisation, voire aucune information. Veillez à tester une appli de sécurité avant de la considérer comme un outil d’assistance immédiate. Si vous vivez dans une zone où l’Internet n’est pas fiable, élaborez un plan de sécurité avec d’autres moyens, car les applis peuvent ne pas fonctionner dans ces zones.
  • Appeler directement le 911 ou votre numéro d’urgence local peut être le moyen le plus rapide et le plus efficace d’obtenir de l’aide en cas d’urgence. Lorsque vous appelez, fournissez autant d’informations que possible sur votre position.
  • Certaines applis offrent une liste de ressources en fonction de votre localisation. Si l’appli ne propose pas de ressources à proximité, consultez le site www.hebergementfemmes.ca pour obtenir une liste des programmes antiviolence dans votre communauté. 

L’appli vous demande-t-elle des informations d’identification personnelle, telles que votre nom, votre genre ou d’autres caractéristiques d’identification? Devez-vous fournir ces informations pour utiliser l’appli ou est-ce facultatif?

  • Si vous n’êtes pas à l’aise de partager vos informations personnelles et que l’appli n’est pas claire sur la manière dont ces informations seront utilisées et protégées, optez pour ne pas les partager ou trouvez une appli qui ne requiert pas ces informations.
  • Parfois, les applis vous demanderont votre code postal ou l’accès à votre position pour localiser les ressources dans votre région. On peut également vous demander votre âge, votre genre et d’autres informations démographiques. Ces données, combinées à votre localisation, peuvent être très identifiantes. Ne partagez que ce que vous êtes à l’aise de partager.
  • Certaines applis censées aider à collecter des preuves de violence et de harcèlement demandent beaucoup d’informations d’identification, y compris des descriptions de vous et de l’auteur à partager avec les autorités en cas d’urgence. Lisez la politique de confidentialité (elle se trouve soit dans l’appli, soit sur le site web de l’appli) pour connaître sa politique de collecte des données et en savoir plus sur l’utilisation et le partage. Vos informations personnelles vous appartiennent et vous seule pouvez déterminer quand, comment et avec qui elles sont partagées. Gardez à l’esprit que l’avocat·e de l’auteur peut envoyer une assignation à comparaître à une société d’applis pour obtenir des informations sur vous. Les politiques de l’entreprise sur la façon dont elle partage vos informations sont donc importantes pour votre confidentialité.

Est-ce que l’appli vous demande d’activer vos paramètres de GPS et de localisation en permanence?

  • Demandez-vous si le type d’appli que vous utilisez répond réellement à vos besoins. Nombre d’entre elles voudront que vous gardiez le GPS/la localisation de votre appareil activé afin de pouvoir accéder à ces informations, soit pour fournir un service, soit pour collecter des informations pour les développeurs. Pour des raisons de sécurité et de confidentialité, vous pouvez désactiver le GPS et la localisation de votre appareil lorsque vous n’en avez pas besoin. Les auteurs de violence peuvent tenter d’utiliser les informations de localisation de votre téléphone pour vous surveiller.
  • Si vous explorez des ressources locales et que l’appli utilise vos informations GPS pour rechercher des programmes dans votre région, n’activez vos paramètres de localisation que pendant votre recherche. Désactivez ensuite la fonction de localisation de votre téléphone pour préserver votre sécurité et votre confidentialité.
  • Si vous utilisez une appli de sécurité personnelle qui avertit immédiatement quelqu’un que vous avez besoin d’aide, il est préférable d’activer les paramètres de localisation, car ils seront nécessaires pour un maximum d’exactitude dans le partage de vos coordonnés. Toutefois, si vous ne l’utilisez que lorsque vous rentrez à pied du travail ou de l’école, par exemple, vous pouvez activer votre GPS pendant ces périodes; sinon, gardez cette fonction éteinte.

L’appli fournit-elle des informations sur vous?

  • De nombreuses applis fournissent d’excellentes informations pour les femmes ayant vécu la violence et peuvent servir d’outils de dépistage pour identifier les abus. Cependant, nombre d’entre elles sont développées pour des populations spécifiques, comme celle des campus universitaires. Bien que certaines de ces informations puissent être utiles, les ressources peuvent être exclusives et ne s’appliquer que dans ce contexte. Si vous recherchez des ressources et des informations qui correspondent mieux à vos besoins, consultez le site www.hebergementfemmes.ca.

L’appli semble-t-elle avoir été créée par une source fiable ayant une expertise en matière de violence conjugale, d’agression sexuelle et de harcèlement?

  • De nombreuses applis ont été développées par des spécialistes antiviolence et les informations fournies sont recommandées dans ce contexte. Toutefois, certaines n’ont pas été créées avec cette expertise et peuvent offrir des informations ou des suggestions qui ne sont pas recommandables.
  • Faites confiance à votre instinct et agissez en fonction de ce qui vous semble le plus sécuritaire. Sachez que vous n’êtes pas responsable de la violence que quelqu’un commet à votre égard. Si vous avez des questions à propos d’une appli, discutez-en avec une intervenante antiviolence de votre région.

Si l’appli vous permet de communiquer ou de partager des informations avec une ou plusieurs personnes, en avez-vous discuté et l’avez-vous testée avec ces personnes? Pensez-vous que cette méthode de communication est une option sécuritaire?

  • De nombreuses applis destinées aux femmes en situation de violence permettent de communiquer avec une ou plusieurs personnes. Cela se fait soit par l’appli, soit par le téléphone. Réfléchissez à l’option la plus utile et la plus sécuritaire lorsque vous utilisez ces fonctions. Par exemple, certaines applis vous permettent de faire parvenir des informations sur votre sécurité ou des preuves d’abus à une personne de confiance. Si le message est envoyé par SMS et non par l’appli, l’auteur pourrait alors le voir en consultant les messages envoyés. Demandez-vous ce qui vous conviendra le mieux, compte tenu de vos besoins individuels en matière de sécurité.
  • Les applis de sécurité personnelle sont destinées à vous permettre d’envoyer rapidement un message à une ou plusieurs personnes de confiance pour signaler une urgence. Veillez à bien leur expliquer la situation afin qu’elles comprennent ce que signifient vos messages. Testez ces applis avec vos proches et votre famille pour vous assurer qu’elles fonctionnent et expliquez-leur le type de messages que vous pourriez leur envoyer. Discutez de la marche à suivre, notamment de la manière la plus rapide et la plus efficace de réagir.
  • Certaines applis fournissent des outils permettant de recueillir et de documenter des preuves d’abus à partager avec une personne de confiance ou avec les autorités. On parle ici d’envoyer, télécharger ou imprimer les preuves afin que vous n’ayez pas à renoncer à votre téléphone à titre de preuve. Parlez avec le personnel antiviolence local ou avec la police pour vous assurer que la collecte de ces informations et leur communication à une personne en position d’autorité se déroule de manière appropriée et acceptable. Vous pouvez également envisager d’autres options pour documenter les comportements violents, ce qui peut vous aider à constituer votre dossier si vous décidez de porter plainte auprès de la police.

L’utilisation d’applis peut vous aider à obtenir plus d’informations, de ressources et d’assistance. Cependant, les applis de sécurité ne suffisent pas toujours pour prévenir ou arrêter la violence. Parallèlement à leur utilisation comme outils d’éducation et de gestion de crise, il importe de vous adresser à une experte en violence conjugale, en agression sexuelle ou en harcèlement. Les applis peuvent être très utiles, mais faites toujours d’abord confiance à votre instinct et à ce que vous ressentez.

La violence fondée sur le genre facilitée par la technologie (VFGFT) fait partie d’un continuum de violence qui peut se produire à la fois en ligne et en personne. Si vous ou l’une de vos connaissances faites face à la VFGFT, vous n’êtes pas seule. Vous pouvez consulter hebergementfemmes.ca pour trouver une maison d’hébergement près de chez vous afin de discuter de vos options et de créer un plan de sécurité. Vous n’avez pas besoin de résider dans une maison d’hébergement pour accéder à un soutien et à des services gratuits et confidentiels.

Adapté pour le Canada avec la permission du Safety Net Project de NNEDV, d’après leur ressource App Safety Considerations for Survivors of Abuse.

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